Mefiez-vous des roses, sous leur apparente beauté, elles ont des épines.
Tout avait pourtant si bien commencé... Papa aimait maman, probablement un peu trop. Aussi loin que je me souvienne, j'ai rarement vu deux êtres s'aimer autant. Aiden est le premier à être venu au monde. L'enfant roi à ce qu'il paraît. Enfin, ça c'était avant l'arrivée de la petite princesse de la famille : moi! Malgré ce foutu climat tendu entre deux familles
(bienvenue à Vérone), malgré la violence qui teigne ici, nous étions heureux, nous étions tellement heureux. C'est ici que papa avait grandit, tout comme son père avant lui, et là père de son père avant ça... c'était chez nous. Nous n'étions pas riches, pas modestes non plus, nous étions de la classe moyenne. J'avais tout ce que je voulais, j'étais la fille chérie de papa. Aiden et moi étions proches et complices.
Putain d'camion disait la chanson. C'est un soir d'octobre que notre vie à basculer. Une route, une voiture, une erreur, une seconde... papa et maman ne sont plus.
Il est 16h30. La cloche sonne. Signe nous pouvons rentrer à la maison. Je me chamaille gentiment avec Elsa, ma meilleure amie à cette époque. Un monsieur en uniforme est la. Il me regarde, il est la pour moi. Pourquoi un policier est la pour moi? Pourquoi la maîtresse pleure? Pourquoi elle me demande de venir? Morts? Mais qu'est ce que ça veut dire morts? Accident? Mais je ne comprend pas... Ils sont partis au ciel? Mais pour combien de temps? Ils vont revenir bientôt? Et Aiden? Il est partis avec eux?... J'avais 5 ans. C'était le pire jour de ma vie, mais ça, je ne le savais pas encore.
Mais Aiden? Pourquoi tu pleures? Mais pourquoi tout le monde pleure aujourd'hui ? Je veux maman! Ou est maman? Et je pleure moi aussi. Je veux maman. Je ne verrai plus jamais maman. Ce n'est que plusieurs années plus tard que je comprendrait ce qu'il s'est passé ce soir la.
Après la crise, les larmes, la famille prévenue, les papiers en règles, direction l'orphelinat pour Aiden et moi. C'est à ce moment là que l'enfer sur terre commence pour nous... On m'a vendu cet endroit comme si c'était le paradis des enfants, on l'a dit qu'Aiden et moi allions avoir plein de nouveaux amis... La réalité a été toute autre. Quand nous sommes arrivé ici, nous avons été séparé. Aiden dans le dortoir des garçons, moi dans celui des filles. Déjà un mauvais points. J'avais besoin de mon frère plus que jamais. J'étais seule. Les filles étaient méchantes avec moi. Les garçons étaient méchants avec Aiden. Mais ça, ce n'était rien à côté du personnel . De vieilles bonnes femmes égrises et cruelles. Nous n'avions le droit à rien, nous étions plus des robots que des enfants. Au début, je refusais de manger: la nourriture était dégoûtante. J'étais trop habituée aux bons petits plats de papa. Mais on m'a bien fait comprendre que je n'avais pas le choix, d'une manière dont je ne suis pas prête d'oublier. Une des gardiennes me tenaient fermement les mains et les pieds pendant d'une autre me forçait à manger en m'enfournant de la nourriture dans la bouche. J'ai pleuré, hurlé. Mais elle me pinçait, et plus je refusait de manger, plus elle pinçait fort. Jai tellement pleurer cette nuit la.
Le calvaire dura 4 ans. Puis Aiden a grandit. Il est devenu fort. Plus personne n'osait l'emmerder. Et vu que j'étais sa petite sœur et qu'il était particulièrement protecteur avec moi, moi non plus, on ne m'emmerdait plus. Plus tard, quand nous sommes aller au foyer pour mineurs, Aiden avait déjà 15 ans et moi 12. Il était grand, fort, et tout le monde l'a respecté là-bas. Alors on m'a respecté aussi. C'est là-bas que j'ai commencé à me faire des amis. C'est la bas que je l'ai rencontré... lui. Camden....Camden Slater.
Comment vous expliquer? Camden Slater c'est... le roi dans le royaume des orphelins. C'est le king, le boss. Tout le monde connaît Camden. Tout le mon aime Camden. Les mecs veulent tous être potes avec lui, les filles rêvent toutes d'être dans es bras rien qu'une fois. Ouais enfin presque toutes. Moi, à part mes livres, il n'y a pas grand chose qui m'intéresse. Il est rapidement devenu ami avec Aiden. Je ne voyais pas cela d'un très bon œil. Aiden était un caïd. Un gentil caïd. Le genre rebelle respectueux qui protège sa petite sœur et aide les plus faible. Camden c'est... un abruti, un voyou, un mauvais garçon... Et ce n'est pas l'amour fou entre nous. J'essayais d'éloigner Aiden de son influence. Mais c'était peine perdu... J'ai du faire avec. Il était toujours entrain de m'embêter. C'était assez "gentil", mais me taquiner semblait être son passé temps préféré. Moi je ne trouvais pas ça drôle du tout. Et plus je me mettais en rogne, plus il était satisfait. Connard!
Un soir, mon frère et lui faisaient le mur pour sortir, comme souvent. Et cette fois ci, pour la première fois, j'ai décidé d'aller avec eux. J'avais 16 ans, il était temps que je m'encanaille un peu non? Première fois que j'allais dans un bar, première bière (j'ai trouve ça degeulasse), première danse (avec Camden) ... ce fut une soirée de grandes premières fois. Et quand cette danse a prit fin, il s'est lentement penché sur moi, et il m'a embrassé. Ouais, premier baiser aussi. Je le l'ai pas repoussé, je n'ai pas été dégoûtée comme je l'aurai pensé. J'ai passé mes bras autour de sa nuque, il a posé ses mains sur mes hanches...
J'attendais ça depuis le jour où j'ai posé les yeux sur toi... Une soirée, une danse, un baiser, un phrase, il n'en a pas fallut plus pour que je tombe folle amoureuse de lui. Aiden a plutôt bien accepté la chose. En réalité il savait depuis un moment que Camden craquait pour moi. Son meilleur ami et sa sœur. Il était aux anges. Et moi aussi. Camden était toujours Camden... mais avec moi il était gentil, tendre, drôle, adorable. Nous ne nous quittions plus. Toujours fourrés ensemble, sans mauvais jeu de mots.
L'année suivante, Camden et Aiden étaient assez vieux pour quitter le foyer. Aiden est devenu mon tuteur, et nous avons prit un appartement tout les trois. Nous avons décidé de revenir à North Rock Springs. C'est ici que nous avons été les plus heureux. Camden était pour. Mais au bout de quelques mois Aiden a préféré nous laisser seuls. Et puis il avait une petite amie maintenant . J'ai tellement pleurer quand il a déménagé. Jai toujours vécu avec lui. Il est tout ce qu'il me reste de lui, de nos parents. J'étais heureuse d'être avec Camden, mais Aiden était toute ma vie. Mais je m'y suis faite.
C'est à ce moment là que Camden à commencer à changer. Il a commencé à être de plus en plus possessif avec moi. Au début je trouvait sa petite jalousie plutôt mignonne. Mais rapidement, ça a dégénéré....Il a commencé à peter un câble à chaque fois qu'un mec me parlait, même de manière innocente. Il voulait que je sois toujours avec lui. Puis tout est monté crescendo. Je n'avais quasiment plus le droit de sortir sans lui. J'aurai du le quitter à ce moment là, mais je l'aimais trop. J'étais accro. Il m'avait infecté avec son poison. Ensuite, même quand je sortais avec lui, il devenait fou si j'avais le malheur de croiser le regard d'un mec. C'était étouffant. J'avais beau lui dire que c'est lui que j'aime et que je m'intéresserai jamais à personne d'autre, il n'entendait rien. Celui que j'aimais n'était plus. J'avais à présent un fou paranoïaque en face de moi. Et puis il y a eut CE jour.
Ce jour où il a commencé à critiquer ma façon de m'habiller. À me dire que j'essayais d'attirer les mecs avec des tenues provocantes. C'en était trop pour moi cette fois. Je lui ai dit que j'en avait marre de ses conneries, qu'il m'étouffait, et que même si je l'aimais toujours, je ne pouvais plus vivre ainsi. Il s'est levé, il déjà venu en face de moi. Il allait me supplier, il allait me promettre qu'il allait changer. Il ne fallait pas que je cede. Sinon il recommencera. Ouais c'est à ca que je m'attendais comme réaction de sa part. C'est pour ça que je ne me suis pas méfié. J'étais tellement loin du coup. Quand je vois son regard il est trop tard. Je ne connais pas l'homme en face de moi. Le premier coup part. Je n'ai pas vraiment le temps de comprendre ce qu'il se passe. Je suis au sol, sonnée. Mon œil me fait mal. Il tremble.
Tu crois vraiment que tu peux me quitter comme ça ? Tu crois vraiment que je peux vivre sans toi? Il se jette sur moi, il me plaque au sol de toute sa force. Il m'enserre avec ses jambes. Je suis prisonnière. Je pleure, je ne peux rien faire d'autre que pleurer. Pleurer et le supplier, le supplier d'arrêter. Mais il n'y a rien à faire. Il cogne encore et encore. Toujours plus fort. Il pleure lui aussi à présent, mais il n'arrête pas de frapper. Il va me tuer. J'en suis certaine. Mais non, il s'arrête. Il recule. Il me regarde. Il pose ses mains sur son visage ensanglanté.
Bébé...pardon... Qu'est ce que j'ai fait? Mon amour... Il se penche, il m'embrasse. Je suis incapable de bouger. Il passe sa main sur ma joue, mon bras, sous mon tee-shirt. Je me fige.
Non! Il m'embrasse dans le cou. Je le supplie. Il déchire mon tee-shirt. Je me débat cette fois. Je me bat corps et âme. Mais il est trop fort. Et il le fait. Il fait ce qu'il veut de mon corps. Je ne le dirai pas. Je déteste ce mot. Et quand il a finit, il s'éloigne enfin de moi. Je le hais. Je le hais tellement. Il me dégoûte. Et moi aussi, je me dégoûte. Je court vers la porte, il court après moi. Mais je suis certainement poussé par un instinct de survie. Je réussi à m'enfuir. Et je ne sais pas comment j'atterrit chez Aiden. Je suis tellement dans le flou. Mais j'y arrive.
C'est d'abord la panique qui le submerge. Il m'emmène à l'hôpital. Puis la tristesse et la culpabilité.
J'avais promis à papa te m'occuper de toi. Tu es tout ce qu'il me reste au monde. Comment j'ai pu laisser faire ça ? Puis la colère, la rage, la folie... Il attend que j'aille mieux. Quelques heures après je peux sortir de l'hôpital. Aiden me ramène chez lui. Il m'installe. Puis il me dit qu'il a un truc à faire. Ce sait ce qu'il va faire. Je le suis.
Aiden...pitié... je t'en supplie. Laisse-le ! Il n'en vaux pas la peine. S'il te plais. Je n'ai plus que toi au monde. Aiden. Mon frère. Je t'en prie, je t'en supplie... Il ne m'écoute pas. Il débarque chez nous. Il defonce la porte. Je ne veux pas les voir se battre. Mon frère et l'homme que j'ai aimé. Je ne veux pas. Mais ils n'ont pas le temps de se battre. Mon frère sort un fringue et lui met deux balles dans la tête. Je hurle de terreur. Je m'effondre au sol. Je pleure, je crie. Je ne sais pas ce qui est le pire. Le sang sur Aiden. Le corps sans vie de Camden. Les sirènes de police que j'entends. La douleur de mon corps. Je suis en plein cauchemar... Aiden me serre dans ses bras. Il s'excuse. Il me dit qu'il a fait ce qu'il avait à faire. Qu'il va assumer son choix. Je sais que je vais perdre mon frère. J'avais un amour, une famille. Et en une fraction de seconde, je n'ai plus rien.
La suite s'enchaîne trop vite. Les flics arrivent. Ils embarquent Aiden. Il ne lutte pas. Il leur dit ce qu'il s'est passé. Je leur donne la version aussi. Tout ça c'est de la faute de Camden, pas celle d'Aiden. Je soutiens que Camden l'a attaqué en première, qu'il n'a fait que se défendre. Aiden voudrait leur dire que c'est faux, qu'il l'a abattu comme un chien pour ce qu'il m'a fait, mais il ne dit rien. J'ai gâché la vie, celle de Camden, et celle d'Aiden. Je me hais. Une enquête à lieu, elle est toujours en cours à ce jour. Aiden est en prison. Je vis seule chez lui. Je ne me pardonne pas ce qu'il s'est passé.
Ça fait deux ans maintenant, mais dans ma tête c'est comme si c'était hier. J'essaie de me reconstruire. Mais c'est difficile avec Aiden en prison. Je vais le voir aussi souvent que je le peux. Nous avons le droit à des parloirs parfois. Jamais je ne l'abandonnerai. Selon son avocat, avec le passé que traîne Camden, avec ce qu'il m'a fait, avec mon témoignage, Aiden va peu être s'en tirer avec une peine minime. Je me bat pour ça. Je me bat nuit et jour pour qu'il sorte de la au plus vite. Je tente aussi de me reconstruire... encore une fois. Je continue mes études après les avoir arrêter pendant quelques mois. La littérature évidement. Ça me permet de m'évader, de fuir mon enfer personnel. Jai aussi trouver un petit boulot en tant que serveuse dans un bar. J'avais peur au début. Je ne pouvait pas revivre le même enfer qu'avec Camden. Mais j'avais tout faux. Ces grands mecs tatoué sont adorables, il n'y a pas plus respectueux qu'eux. En neuf mois, je n'ai pas eut un seul problème. Pas même un regard ou un mot déplacé. Je commence à me faire une place ici. Je devient une sorte de mascotte ici. Ça me plais. Mais la solitude et la culpabilité me pèsent plus que jamais... J'essaie d'avancer. Mais je ne serai pleinement libéré et heureuse que lorsque mon frère sera auprès de moi...